Épargne de précaution : comprendre le fonctionnement 

Épargner, c’est se projeter dans l’avenir et penser à ses finances. Il s’agit d’un fond que l’on réserve de côté sur le moyen ou long terme. Si cette pratique n’est pas encore ancrée dans l’habitude de tous les ménages, elle comporte néanmoins de nombreux avantages. En effet, plusieurs situations peuvent nécessiter des fonds d’urgence. Que comprendre alors sur l’épargne de précaution ?

Épargne de précaution : quelle est son utilité ?

L’épargne de précaution peut être utile sur plusieurs plans.

Affronter les situations incommensurables

L’épargne de précaution constitue une somme d’argent que l’on met de côté pour couvrir des dépenses imprévues. Dans d’autres circonstances, elle est appelée fonds d’urgence ou fonds de secours.

L’argent peut servir à remplacer le ventilateur en plein été, à couvrir les dépenses courantes pendant la recherche d’un emploi, à réparer des dégâts causés par les inondations dont les assurances retarderont le remboursement, etc. Elle compense aussi les négligences : la taxe d’habitation figure parmi les impôts que l’on oublie s’ils ne sont pas payés mensuellement. Une fois consommée, elle doit être reconstituée avant tout autre type d’épargne.

Avoir une vie sereine côté financier

L’épargne de précaution n’est pas seulement pour affronter l’incommensurable. Elle est avantageuse sur plusieurs autres plans :

  • Réserver régulièrement l’épargne tout au long de la phase de construction permet d’avoir un fond conséquent ;
  • Elle permet d’être serein dans les dépenses quotidiennes ;
  • Elle permet d’éviter de recourir aux découverts ou de recourir au crédit à la consommation ;
  • Elle vous permet de ne pas vendre des investissements pour couvrir le déficit ;
  • Elle favorise la prise de risques dans d’autres domaines de la vie (risque professionnel, entrepreneuriat, capital-risque, etc.).

En gros, l’épargne de précaution est vitale pour la santé financière d’une famille.

Crédit ou découvert : de mauvais choix

Est-ce possible d’assouvir ses besoins de financement imprévus avec les découverts et les crédits ? Il est évident que l’on ne peut pas. Ne mettez pas vos espoirs sur les publicités des agences de crédit. Pour vos besoins d’urgence, comprenez que votre épargne doit être le premier recours.

Premièrement, ce financement était une dette coûteuse qui devait être remboursée sur le court terme. Le terme « réserve de devises » est intentionnellement trompeur.

Il n’est donc pas une assurance pour vos besoins, mais est soumis au bon vouloir de la banque. Cependant, l’épargne de précaution demeure disponible à tout moment, sans procédures ni négociations particulières. On ne peut compter que sur ses propres atouts, au lieu de se fier aux aides extérieures. À travers ce principe, les fonds pour les urgences doivent provenir de vos poches et d’une agence de crédit.

Les compagnies d’assurance : faire un tri avant tout choix

Qu’en est-il de l’assurance ? Ne peut-elle pas faire face à nos dépenses imprévues ?

Il faut juste savoir qu’elle peut le faire, mais pas forcément. Les compagnies d’assurance ont tendance à s’écarter de leur secteur (souscription des grands risques : habitation, dommages aux tiers…) pour proposer des contrats de moins en moins risqués, susceptibles d’être couverts par l’épargne de précaution.

Certains contrats d’assurance proposés par EDF et Engie se chargent du paiement de vos factures lorsque vous perdez votre emploi, en contrepartie d’un versement de cotisation mensuelle. Ces options représentent parfois un mauvais choix financier. Souscrire à une meilleure assurance, c’est savoir faire un bon choix dans les risques que couvre l’assurance pour minimiser les dépenses et maximiser les économies.

L’épargne de précaution : à combien s’élève-t-elle ?

La somme idéale a une composante objective (elle doit payer des dépenses imprévues), mais aussi psychologique (elle doit vous procurer la tranquillité d’esprit). Généralement, les plateformes de finances personnelles recommandent un salaire de 3 à 6 mois, soit environ 5 000 à 15 000 euros.

Toutefois, il est recommandé de prendre du recul et de vous concentrer sur la façon dont vous allez l’utiliser, plutôt que sur des quantités dogmatiques.

L’épargne de précaution doit servir de couverture à vos dépenses d’urgences

Quelle somme d’épargne de précaution conserver ? En coaching, il s’agit du Ratio de Prévention (RP). Il précise le nombre de mois pendant lesquels votre fonds de prévention peut être alimenté sans aucune contrainte supplémentaire de revenus et d’hygiène de vie. 

D’un premier point de vue, vous pouvez fixer votre RP entre 3 et 6 : votre épargne de précaution doit couvrir votre train de vie minimum (pas de clinquant ni de glamour) sur une durée de 3 à 6 mois.

Supprimez tout ce qui n’est pas nécessaire de votre budget moyen et multipliez le montant mensuel par 3 à 6 : vous aurez dès lors votre première tranche convenable d’économies de précaution.

Illustration à travers un exemple de calcul

Une famille dont les dépenses sont de 4 000 euros par mois, mais qui a la possibilité de réduire son train de vie à 3 500 euros par mois en évitant le luxe, doit se focaliser sur un montant d’épargne de précaution compris entre :

3 mois de dépenses limitées (RP de 3)

3 x 3 500 : ce qui donne pour épargne de précaution 10 500 euros

À 6 mois de dépenses restreintes (RP de 6)

6 x 3 500 = épargne de précaution de 21 000 euros

Une perte potentielle

Quelle option choisir entre 3 et 6 mois ? C’est ici que vous devez tenir compte de votre expérience de perte potentielle.

Selon les notions de coaching, on parle des réclamations potentielles pour préciser la probabilité et l’ampleur des coûts intangibles auxquels vous pouvez être confronté dans votre ménage. Un couple avec 3 enfants, 2 voitures, des animaux domestiques et une résidence secondaire aura un taux de perte potentiel beaucoup plus élevé qu’un jeune locataire qui vient de commencer sa carrière avec seulement un vélo et un ordinateur.

Cette expérience représente un « gros risque » que vous ne précisez pas : réparations automobiles, travail à domicile, grosses factures médicales, tout pour soi ou pour venir en aide à un proche…

Plus votre taux de perte potentiel est élevé, plus le taux de prévention que vous devez viser est élevé.

Qu’en est-il des revenus alternatifs ?

Et que dire alors des revenus ? Les calculs précédents supposent que vous n’avez absolument aucun revenu pendant cette période. En pratique, vous pouvez avoir des revenus alternatifs (chômage, CAF, etc.) même si vous perdez votre principale source de revenus.

Ces revenus, bien qu’ils ne remplacent pas à 100 % les revenus antérieurs, créent un tampon qui peut maintenir votre épargne de précaution plus longtemps.

Ainsi, si vous disposez d’une source de revenus stable, ou si vous êtes correctement indemnisé en cas de chômage (fonctionnaires, salariés en CDI à faible risque, etc.), vous pouvez utiliser un taux de prévention moins élevé. Par contre, si vous êtes intermittent, des travailleurs occasionnels, des entrepreneurs, vous pourriez avoir des taux de prévention plus élevés.

L’épargne de précaution est importante pour tout ménage. Les imprévus de la vie ne finissent jamais, il serait alors judicieux de constituer une base de fonds de secours assez conséquente pour affronter les cas d’urgence.